Biographie

Thomas Dusch est un artiste-photographe né en 1975 à Strasbourg.


Se qualifiant d'« artisan autodidacte de l'image », sa passion pour la photographie est née au modeste contact d'un appareil photo compact, avec lequel il a souhaité immortaliser l'un de ses voyages.
De fil en aiguille, son désir de perfection l'a conduit à acquérir davantage de matériel, ceci afin de développer la richesse de ses prises de vues tout en faisant des rencontres de qualité. Cette affinité nouvelle avec la photographie s'est finalement affirmée lorsqu'il est devenu modérateur/animateur d'un forum spécialisé.

Thomas Dusch pratique la photographie sous différentes formes. Il affectionne tout particulièrement le Polaroid, l'argentique et le collodion, car ceux-ci lui permettent de s'impliquer corps et âme dès la prise de vue, d'être acteur de tout le processus. A ses yeux, ces techniques photographiques présentent des procédés situés aux antipodes du monde numérique qui règne sur notre société, froide et formatée.
En effet, elles ont pour intérêt d'engager toutes les étapes de fabrication de l'image et lui apportent une lecture différente du monde, à qui il offre une vision riche en diversités esthétiques et plastiques. Ainsi, l'artiste se plait à jouer avec le grain que procure l'argentique, à exploiter les teintes « vintage » propres au Polaroid, ou à se laisser transporter dans l'univers chimique unique caractéristique du collodion.

Très rigoureux dans le travail de cadrage et de composition de ses œuvres photographiques, Thomas Dusch s'inspire de l'architecture contemporaine et de tout ce qui présente un caractère graphique.
Les lignes, les volumes, les espaces et les matières sont autant de choses qui influencent son travail et qu'il se plait à analyser et admirer dans les nombreux ouvrages dédiés qu'il possède, ainsi qu'à travers la collection d'images qu'il se crée et qui ne cesse de croître au fil du temps. En effet, l'artiste pratique également l'exploration urbaine ; sans cesse en recherche de nouveaux lieux, il aime tout particulièrement partir à la découverte de patrimoines laissés à l'abandon et desquels se dégagent les stigmates de vies passées. Empreint de calme et de quiétude lors de ses périples, il aspire à honorer – peut-être une dernière fois – ces lieux amenés à être détruits ou réhabilités.
Il en ressort tout un éventail d'œuvres photographiques aux gammes riches et variées. Au gré de nos regards, elles nous transportent dans des ambiances à la fois poétiques et mélancoliques, desquelles émanent un silence et une forme d'intemporalité stimulant l'infini.

Fortes de rythmes graphiques singuliers, ses images utilisent les architectures pour se jouer des perspectives, créant ainsi des éléments aux géométries saisissantes. De temps à autre, des fragments inattendus viennent pimenter la composition, telle la silhouette d'un individu qui se glisse subrepticement dans le paysage, se plaçant ainsi dans une dynamique de rupture graphique avec les lignes architecturales. Thomas Dusch aime jongler avec son environnement urbain ; tantôt il transforme le ciel en composante architecturale à part entière, afin de l'intégrer à ses constructions photographiques, tantôt il remanie les pictogrammes présents dans son champs de vision afin de porter ses propos. En somme, l'artiste ne cesse de transcender les architectures afin de tendre vers des beautés graphiques étonnantes.

Par ailleurs, il n'en demeure pas moins sensible aux courbes du vivant, dont il se laisse parfois inspirer. Favorisant toujours l'échange et le partage propres aux relations humaines, il lui arrive de construire des projets en collaboration avec des modèles, avec lesquels il aura préalablement cultivé une complicité leurs permettant d'œuvrer en osmose lors des shooting. Douceur, poésie, volupté et velouté sont les maîtres mots de ces instants de création. Ses portraits révèlent, sans pudeur aucune, l'intensité d'un regard, la vérité d'un être. Ici aussi, l'artiste s'émancipe des apparences.





                                                                                                                 (Texte Jessica Preis)